Page 208 - Prépadalf C1 élève

TRAIT D UNION
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Réalités sociales et politiques Réalités sociales et politiques traiter quelqu’un avec pour leur parti préféré en 2 002 contre 75 % en 1988.
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TRAIT D UNION Le respect LEXIQUE niveau que la défiance à leur égard semble à son paroxysme. 85 % TRAIT D UNION
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des Français ne leur font pas confiance. Surtout, alors qu’en 1978
48 % des Français disaient se sentir très proches ou proches d’un
Les valeurs citoyennes
parti, ils ne sont plus que 30 % dans ce cas au cours de la décennie
2 000 ; en outre, parmi ces derniers, seuls 57 % votent constamment
un être humain, l’humanité
9 Les Français n’ont pourtant pas perdu leurs valeurs politiques :

respect
en économie, ils sont certes plutôt favorables à la liberté
La tolérance
d’entreprendre mais veulent aussi de l’égalité entre citoyens et
accepter les différences,
le maintien des acquis sociaux. Ce qui explique leur fréquent
admettre chez les autres
rejet de la loi El Khomri que tous les sondages ont enregistré.
vivre différentes des siennes
xénophobie et de rejet des immigrés qui semblaient progresser.
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TRAIT D UNION des manières de penser et de On a pu s’interroger, avec les crises migratoires, sur le niveau de TRAIT D UNION
avoir une attitude
Mais là aussi, la tendance lourde des dernières décennies,
compréhensive, une ouverture
montrant une plus grande tolérance à l’égard de l’étranger, semble
d’esprit, refuser de juger,
se confirmer au vu des enquêtes annuelles de la Commission
vivre en harmonie avec
les autres
la logique dominante n’est pas la même que pour la vie privée :
La liberté nationale consultative des droits de l’homme. Dans l’espace public,
- de conscience la plupart des gens reconnaissent aujourd’hui qu’il faut de la
- d’expression régulation et de l’ordre.
L’égalité 10 Depuis la vague d’enquêtes de 1999, les valeurs

avoir les mêmes droits et autoritaires sont plus soutenues qu’auparavant. Autant les
les mêmes devoirs valeurs de permissivité des mœurs ont progressé, autant
l’égalité devant la justice, un rigorisme en matière de comportements collectifs s’est
TRAIT D UNION l’égalité des chances TRAIT D UNION TRAIT D UNION TRAIT D UNION
la loi, la santé, l’éducation,
maintenu. On supporte mal les incivilités, d’où des attentes plus
l’égalité des sexes
importantes à l’égard des forces de l’ordre. Individualisation
l’égalité entre les pauvres et
forte, individualisme conséquent mais stable, faible confiance à
les riches
autrui, pessimisme sociétal, les tendances lourdes qui structurent
La solidarité la société française peuvent constituer des handicaps pour le
futur. Mais elles génèrent aussi des dynamiques prometteuses :
se sentir concerné par les expérimenter et construire le sens de sa vie, vivre en relation
problèmes des autres, dans une société tolérante, comprendre le devenir social et
être solidaire, politique, s’exprimer et participer à la société civile, dans la sécurité
s’entraider (l’entraide), d’un État de droit démocratique...
venir en aide 11 La crise économique n’a pas beaucoup fait varier ce que les

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enquêtes montrent depuis longtemps. Les Français sont plutôt
optimistes en ce qui concerne leur vie privée, mais très pessimistes
rigorisme : attachement
sur le devenir de la société et de la politique. Les individus ont le
strict à des règles morales ou
sentiment d’avoir à peu près la maîtrise de leur vie. Même lorsqu’ils
religieuses
vivent dans une certaine précarité, ils s’adaptent et réussissent
GÉNÉRATIONS GÉNÉRATIONS à s’en sortir à peu près, à travers leur réseau familial, même
modeste, et leurs amis. Par rapport à l’exigence de pouvoir choisir
ce qu’ils deviennent, ils sont plutôt satisfaits de leur situation. Par
contre, beaucoup de personnes qui ont une situation matérielle
confortable et sans menace pour leur emploi jugent que la société
va très mal. Les rapports sociaux sont perçus comme déshumanisés.
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Ce pessimisme sociétal s’accompagne du sentiment que personne
ne contrôle et ne maîtrise les choix collectifs. Alors que nous
sommes un des pays les plus riches d’Europe, nous sommes
aussi l’un de ceux où le pessimisme collectif est le plus répandu.
Le manque de confiance entre individus, récurrent dans la société
française, pourrait expliquer en partie le pessimisme ambiant :
on ne croit pas beaucoup aux dynamiques collectives avec des gens
inconnus dont on se méfie spontanément. Comme dans les pays de
l’Europe du Sud, on ne fait confiance qu’à ceux que l’on connaît.
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Pierre Bréchon, Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, n° 44.
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