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TRAIT D UNION
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               Production orale
 TRAIT D UNION         Faut-il légaliser l’euthanasie ?                     TRAIT D UNION                               TRAIT D UNION
                                TRAIT D UNION
                                                                                invalidant : handicapant, qui
                                                                                rend incapable d’avoir une vie
                                                                                normale
                  Des voix toujours plus nombreuses s’élèvent pour demander
               que les malades incurables souffrant de handicaps très lourds    statu quo : état actuel des
                                                                                choses
               ou de douleurs invalidantes chroniques se voient reconnaître,
               comme c’est déjà le cas dans certains pays, le droit de mettre fin   dérive : le fait de s’écarter
               à leurs jours avec l’aide de médecins. Le débat est régulièrement   d’une norme
               relancé par les médias, relayant les appels de patients désespérés,   redoutable : effrayant,
               mais aussi de leur famille ou des équipes soignantes qui se      terrifiant
               sentent abandonnées face à un choix tragique : se mettre hors    enclin à : prédisposé à
               la  loi en « donnant la mort » ou « laisser souffrir mille morts ».
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 TRAIT D UNION l’« euthanasie active », même sévèrement encadrée, n’ouvre   TRAIT D UNION                               TRAIT D UNION
                  Entre le maintien du statu quo par crainte qu’un pas vers
                                                                                           LEXIQUE
               à  d’incontrôlables dérives et le cas extrême de la Suisse où
                                                                                     La mort (le décès)
               des  sociétés privées peuvent faire de la publicité pour un service
               de « suicide assisté », quel parti adopter ? [...]
                  Pour la plupart d’entre nous, l’euthanasie « active » représente   mourir, décéder, agoniser
               un problème si redoutable qu’il nous laisse plutôt dans            (l’agonie), disparaître (le
               la  perplexité. D’un côté, nous sommes enclins à penser que        disparu)
               la  vie d’un individu lui appartient de plein droit et qu’après tout     La souffrance
               chacun peut bien en disposer comme il l’entend. D’un autre         souffrir
               côté, nous sommes évidemment sensibles aux dérives possibles
               qui pourraient résulter de la légalisation d’une telle pratique    soulager la douleur,
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                                                                                  abréger les souffrances
 TRAIT D UNION voir ses  jours abrégés plus ou moins volontairement. La notion  TRAIT D UNION                           TRAIT D UNION
               – nul n’ayant envie d’entrer dans un hôpital où il risquerait de
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                                                                                  d’une  longue maladie
               de « soins palliatifs » vient alors à point nommé pour désigner
                                                                                  succomber à la maladie
               – ou pour dissimuler ? – une réalité qu’on aimerait tolérer dans
               la  pratique, mais surtout ne pas inscrire trop explicitement dans
               les principes. [...]                                                       Le suicide
                  En France, la législation sur la fin de vie a récemment pris    se donner la mort, mettre fin
               en compte ces changements. Laissés autrefois seuls face à leur     à ses jours
               conscience devant l’agonie de leurs patients, les médecins ont           L’enterrement
               aujourd’hui la possibilité de pratiquer certains actes médicaux    la morgue, les pompes
               ou de s’en abstenir lorsque les malades en fin de vie en font      funèbres, le convoi funéraire
               la  demande : il est aujourd’hui légal de suspendre les traitements   la mise en bière, le cercueil
               médicaux d’un patient condamné par la maladie ou de soulager
 TRAIT D UNION la grande souffrance même si les substances administrées dans  TRAIT D UNION                             TRAIT D UNION
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                                                                                  le cimetière, la tombe,
               ce but peuvent précipiter sa mort. Depuis quelques années,
                                                                                  la sépulture (lieu où repose
               mais surtout depuis la loi Leonetti sur l’accompagnement et
                                                                                  le mort)
               la fin de vie, votée en 2005*, la reconnaissance de la liberté
               individuelle des malades est au cœur d’un dispositif de soins
               fortement marqué jusque-là par le primat de l’autorité médicale          La crémation              Production orale
               et l’occultation de la souffrance physique au nom du principe      le crématorium
               de guérison à tout prix. Distinguant le « laisser mourir » du « faire   incinérer (l’incinération)
               mourir », la loi Leonetti refuse de franchir le cap qui consiste   l’urne funéraire, disperser
               à autoriser les actes visant à supprimer la vie, à la demande du   les  cendres
               malade, avec intention de donner la mort. Si elle a conduit à
               remettre en cause le principe du maintien de la vie à tout prix,   soins palliatifs : ensemble de
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 TRAIT D UNION à laisser la mort faire son œuvre), mais refuse toute aide active  TRAIT D UNION                         TRAIT D UNION
               elle s’en tient résolument à une aide passive à mourir (consistant
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               à  mourir (qui s’inscrirait dans une logique de suppression de la vie
                                                                                dont l’affection ne répond
               du malade) que l’on n’hésite pas à qualifier de « suicide assisté ».
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               Bien que la distinction entre ces deux pratiques soit plus difficile
               à  établir concrètement qu’il n’y paraît, c’est sur elle que se polarise   occultation : action de
               le débat. Rares sont les pays dans le monde et en Europe à avoir   dissimuler, cacher quelque
               légalisé l’aide active à mourir : les Pays-Bas sont le premier pays au   chose
               monde à l’avoir fait en 2002, suivi par la Belgique quelques mois   franchir le cap : surmonter
               plus tard. Quant au Luxembourg, le troisième et dernier pays à   une épreuve                      269


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