Page 135 - Prépadalf C1 élève

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TRAIT D UNION du cocon familial, et ce dès la naissance, comme le rappelle la TRAIT D UNION TRAIT D UNION
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3 La différenciation des sexes commence en réalité au sein
coercitif : contraignant

gonzesse (péjoratif) : jeune
psychologue pour enfants Anne-Bénédicte Damon : On dira plus
femme, fille
volontiers d’une fille à la maternité qu’elle est mignonne et délicate,
quand on insistera pour un garçon sur sa force ou ses traits marqués. chasse gardée : activité,
Par la suite, leurs parents leur parleront différemment. En voiture, par domaine exclusivement réservé
exemple, on proposera à un petit garçon de compter les lapins au bord à quelqu’un
de la route, quand on dira à une petite fille : « Regarde les jolis lapins ! »
4 Pour cette praticienne, l’affirmation de la différence des sexes REPÈRES

ne constitue pas un problème en soi – elle ne cache d’ailleurs pas
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TRAIT D UNION sa perplexité devant des établissements comme l’école maternelle « Aventure initiatique du TRAIT D UNION
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Stages entre hommes
suédoise Egalia, ouverte en 2010, qui prône l’usage d’un pronom
neutre pour désigner chaque enfant. Il faut donner aux enfants des
nouveau guerrier » :
repères dans un monde constitué d’hommes et de femmes. Mais il ne
faut pas que ces normes deviennent coercitives. J’ai eu dans mon 490 € les deux jours pour
se « reconnecter avec
cabinet un petit de huit ans qui jouait à un jeu autour des contes de la masculinité sacrée ».
fées. Il était terrorisé à l’idée qu’un de ses copains l’apprenne, car il Organisés six fois par an
n’aurait pas été regardé comme un vrai garçon. par l’association Mankind
5 L’apprentissage de l’identité masculine collective, Project, qui revendique

l’appartenance au groupe et l’adhésion à ses normes restent 2 511 initiés en France
depuis 2 002, et 55 000
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TRAIT D UNION dans leurs effets les plus nocifs. La sociologue Sylvie Ayral s’est par sa création en 1980 aux TRAIT D UNION
encore des notions essentielles à la construction des mâles, jusque
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dans le monde depuis
exemple penchée sur la question des punitions scolaires.
États-Unis, ces stages,
Ses conclusions sont effrayantes : 80 % des élèves punis au collège
exclusivement masculins,
sont des garçons, un chiffre qui grimpe encore en ce qui concerne
nouvelles manières d’être
les atteintes aux personnes. proposent de découvrir « les
6 On a longtemps mis ce goût de la transgression sur le compte de la un homme » pour « dépasser

nature masculine, mais la réalité est plus complexe, analyse l’auteur les stéréotypes obsolètes »
de l’homme sensible ou du
de La Fabrique des garçons (PUF, 2011). Le passage par la case macho.
sanction relève en réalité d’un rite de virilité. Les garçons font exprès de
se faire punir, car ils savent pouvoir en tirer des bénéfices secondaires
TRAIT D UNION de se distinguer des filles, jugées plus scolaires, plus obéissantes, et TRAIT D UNION TRAIT D UNION
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en termes de popularité. C’est une conduite sociale qui leur permet
des garçons jugés efféminés, surnommés « gonzesses ». Il s’agit de
REPÈRES
ne pas se soumettre, et encore moins à des femmes, qui constituent
Sexisme à la télé
aujourd’hui la majorité des professeurs. Les garçons préfèrent alors
investir le sport ou les matières techniques, jugées plus viriles, Absence de diversité, Compréhension écrite
tandis que leurs résultats scolaires connaissent un net déclin – représentations stéréotypées,
même en maths, d’ordinaire chasse gardée masculine, les filles femmes hypersexualisées :
obtiennent désormais de meilleures notes au collège. les médias audiovisuels,
en particulier les émissions
7 Hors de l’école, la situation n’est, à vrai dire, guère plus de télé-réalité, valorisent

réjouissante. Les dessins animés et les jeux vidéo restent très d’un côté l’hyper-féminité
TRAIT D UNION les garçons et les filles se mélangent encore dans les centres de TRAIT D UNION TRAIT D UNION
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sexués, avec des références souvent violentes côté masculin. Et si
des candidates et de l’autre
l’ultra-masculinité des
loisirs jusqu’à neuf ou dix ans, tout change à partir de la sixième,
candidats. En outre, les
marquée par un effacement rapide de la mixité – avec, là encore,
sous-représentées et presque
des inégalités frappantes. Les municipalités se félicitent de construire femmes sont globalement
des équipements pour les jeunes, mais le neutre masculin est exclusivement cantonnées
trompeur : on devrait parler d’équipements pour les garçons, affirme aux rôles secondaires ou de
ainsi Yves Raibaud, spécialiste de la géographie du genre et auteur figuration.
de La Ville faite par et pour les hommes (Belin, 2015). 133

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