Page 247 - Prépadalf C1 élève
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Production orale
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Narcissisme 2.0
Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? Ces outils numériques
favorisent-ils la créativité et l’expression de soi en nourrissant une branlant : qui n’est pas stable,
solide
forme de narcissisme sain ? Ou nous fragilisent-ils en nous rendant
dépendants du regard des autres ? La question divise. morcelé : divisé
Pour les personnes souffrant de fragilité narcissique, ces outils prendre du recul : prendre
peuvent faire, au final, plus de mal que de bien, met en garde de la distance pour repenser,
le psychanalyste Michael Stora, coauteur d’Hyperconnexion chez juger, regarder les choses sous
Larousse. Pour lui, nous serions plus nombreux qu’on n’imagine un autre angle
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dans ce cas, avec des bases de l’estime de soi branlantes. Que
TRAIT D UNION dire de cet adolescent de Newcastle qui, en quête du selfie TRAIT D UNION TRAIT D UNION
second degré : forme
d’humour qui laisse sous-
parfait, se prenait en photo jusqu’à 200 fois par jour. Et qui, faute
entendre l’inverse de ce qu’on
d’arriver à un résultat satisfaisant à ses yeux, a tenté de se suicider.
Ou encore de cette autre Britannique qui n’a pas hésité à investir
pense, autoparodie
une petite fortune en chirurgie esthétique pour ressembler à
l’image retouchée de ses selfies. Des exemples extrêmes qui en
disent long sur les dérives potentielles : isolement, dépression,
troubles alimentaires, suicide... Car sur les réseaux sociaux nous
avons tous tendance à nous fabriquer un moi idéal, fantasmé.
Et la mécanique la plus perverse des réseaux sociaux est bien
celle des « like ». Ils agissent comme de petits shoots de dopamine
et nous rendent très vite accros, assure Guy Birenbaum. Ils ont
TRAIT D UNION ils nous donnent l’impression de maîtriser notre image, explique TRAIT D UNION TRAIT D UNION
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d’ailleurs été créés pour ça.
Les selfies que nous postons sur notre profil nous rassurent car
la philosophe et psychanalyste Elsa Godart. Pour les plus
jeunes, ils constituent même une tentative de réponse au trouble
de la représentation de soi. Confrontés à la difficulté d’affirmer
leur singularité, ils participent à rassembler un sujet qui se perçoit
comme morcelé. Mais ils risquent aussi, ce faisant, de rendre
le moi encore plus abstrait. Et peuvent donc finir par être source
de confusion. À force de creuser le fossé entre le réel et l’idéal,
on fabrique du mal-être, appuie Michael Stora. Les premières
études universitaires sur le sujet attestent de ces dangers. Ainsi,
les accros à Facebook montreraient plus de signes de dépression
TRAIT D UNION que la moyenne. De même, il a été mis en évidence que plus TRAIT D UNION TRAIT D UNION
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on poste, plus on serait sujet à une forme de stress émotionnel.
Ce moi idéal que l’on se crée a tendance à être tyrannique, souligne-
t-il. Il faut l’alimenter en permanence, ce qui peut vite devenir
épuisant.
Alors, comment faire la part des choses ? En vérifiant que Production orale
l’on conserve bien sa liberté face aux réseaux sociaux, affirme Elsa
Godart. Et qu’ils ne prennent pas le pas sur la réalité. Ce qui suppose
de savoir prendre du recul. Il est sain, et même recommandé,
d’apprendre à jouer avec l’image qu’on projette en maniant humour
et second degré, précise Michael Stora.
D’après lesechos.fr
TRAIT D UNION La « dysmorphie Snapchat » TRAIT D UNION TRAIT D UNION
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Des yeux plus grands, un nez plus fin, un visage plus
symétrique... De plus en plus, les chirurgiens plasticiens font
face à des patients qui veulent ressembler à la version retouchée
d’eux-mêmes. Face à ce phénomène, Instagram a décidé,
fin octobre 2 019, de supprimer les filtres à l’effet « chirurgie
esthétique ». 245
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